Vingt-cinq enfants de Marc-Sautelet gâtés par trois joueurs du LOSC

Franck Béria, Florent Balmont, et Laurent Bonnart ont rendu visite à vingt-cinq enfants du centre de rééducation fonctionnelle Marc-Sautelet, lundi soir, à l’initiative de l’association Foot en Cœur. Les trois joueurs lillois ont pris le temps de discuter, poser, signer des maillots.
L’arrivée de Frank Béria, lundi soir à Marc-Sautelet, ne constituait pas une surprise en soi. Vingt-cinq enfants, parfois accompagnés de leurs parents et de quelques membres du personnel d’encadrement du centre de rééducation fonctionnelle avaient, en effet, été prévenus de la venue du défenseur du LOSC. C’est plutôt le fait de voir l’invité d’honneur avec deux de ses équipiers lillois, Florent Balmont et Laurent Bonnart, qui en a étonné plus d’un. À commencer par les vingt adhérents de l’association FOOT en Cœur, qui n’étaient pas dans la confidence et donc doublement

L’heure des présentations

Dans un silence quasi religieux et devant un public impressionné, les trois joueurs lillois se sont tour à tour présentés. Ils ont expliqué leur métier, en répétant à maintes reprises qu’il était « le plus beau du monde ». En gardant également les pieds sur terre : « En dehors du fait d’être un footballeur professionnel qui gagne beaucoup d’argent, il n’y a rien d’extraordinaire« , lâche Franck Béria, subjugué par la logistique de l’établissement villeneuvois qui donne par exemple la possibilité de jouer à la boccia : la pétanque pour les handicapés. « On mène une vie normale. Chaque matin, avant d’aller à l’entraînement, je vais conduire mes enfants à l’école. »

Laurent Bonnart, lui, n’est pas encore entré de plein pied dans cette routine puisque ses deux jumelles ne sont pas encore en âge de pousser les portes d’une maternelle. Mais à 33 ans, ce Tourangeau d’origine, ayant auparavant évolué à Marseille et Le Mans notamment, relativise. Il a livré une authentique et belle leçon de vie face à des enfants ébahis : « On profite encore plus lorsqu’on s’approche de la fin de sa carrière comme moi, et cela se fait dans le partage au quotidien : c’est très important. Venir devant vous compte beaucoup ». Avant d’en remettre une louche : « Je rappelle combien nous avons la chance de faire un métier fantastique ». Histoire que le message soit bien enregistré, parce que c’était sûrement la seule et unique occasion qui se présentait à ces enfants handicapés d’écouter trois sportifs de haut niveau parler de cette façon.
Cette rencontre à Marc-Sautelet a été rendue possible par Foot en Cœur. L’association, présidée par Emmanuel Delecroix, et dont le parrain se nomme Patrick Robert, regroupe 75 membres : l’équipe des fondateurs (il existe, par ailleurs, un club des donateurs). Leurs deux points communs: ce sont des copains et supporters du LOSC, tous ou presque abonnés au Grand Stade.

Noël avant l’heure pour les enfants

À chaque match, un enfant ayant des problèmes de santé est invité en compagnie d’un de ses parents ou ami. Il reçoit aussi un ballon dédicacé par un joueur lillois ainsi qu’un maillot avec son prénom inscrit au dos. Foot en Cœur a passé des accords avec l’hôpital Saint-Vincent de Paul de Lille et le centre de rééducation fonctionnelle Marc-Sautelet de Villeneuve d’Ascq.
Lundi soir, deux enfants ont été gâtés. C’était Noël avant l’heure pour Alexis et Mohamed. Foot en Cœur leur a offert un ballon dédicacé par toute l’équipe lilloise et un billet pour les prochains matches au Grand Stade. Alexis assistera ainsi au derby entre Lille et Valenciennes, tandis que Mohamed verra LOSC-Brest.

Finir sur une note sucrée

Une soirée avec des cadeaux comme s’il en pleuvait car Franck Béria, Florent Balmont, et Laurent Bonnart ont pris le temps de signer des maillots et posters. Et les flashs n’ont cessé de crépiter.
Plus loquaces, les enfants en ont profité pour échanger avec les trois joueurs du LOSC autour d’un verre ainsi que des toasts et mignardises. Certains d’entre eux ne se sont pas gênés d’affirmer qu’ils avaient fait encore plus fort. En effet un double doublé, coupe de France-championnat de France, en foot-fauteuil, réalisé en juin dernier pour la deuxième saison d’affilée. « Et nous, on n’était même pas payé », lance un membre de l’équipe. « C’est important ce que tu dis, rebondit Franck Béria. L’image du football est souvent faussée par l’argent. La meilleure leçon, ce sont les Jeux paralympiques : ça montre qu’on n’est pas obligé d’être payé pour prendre du plaisir. »